Saison 2024-2025 : Nos dégustations de vin au Cercle d'Oenologie de Bruxelles
- Le Cercle d'Oenologie de Bruxelles
- 1 août 2024
- 14 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Sujets de notre cercle de dégustation de vin 2024-2025 à venir :
13 mai : Italie - cabernet sauvignon majoritaire
Mardi 8 avril 2025 - Andalousie
A l’occasion de notre séance du 8 avril nous avons exploré la province d’Andalousie. Si celle-ci est très connue pour ses magnifiques plages et ses villes et villages très riches en monuments elle l’est assurément beaucoup moins pour ses vins. Hormis le très célèbre fino de Jerez peu nombreux sont les amateurs de vins qui pourraient ne fût-ce que citer les six D.O. de la province.
C’est pourquoi notre Cercle ne pouvait rester insensible à la qualité et à la diversité des vins andalous. Nombreux sont les cépages blancs et rouges autochtones, grande est la diversité des terroirs, permettant ainsi l’élaboration d’une grande diversité de vins. L’Andalousie est en plein bouillonnement créatif, de nouveaux styles et de nouvelles cuvées apparaissant çà et là.
Cinq blancs et trois rouges ont fait l’objet de notre analyse.
Le trio de tête se révèle être un quatuor puisque la deuxième place a fait l’objet d’un ex aequo.
En première place nous trouvons un surprenant Amontillado en solera de 35 ans de la maison Toro Albala dans la D.O. Montilla Moriles. 100 % de pedro ximenez pour ce vin non muté de 21 % d’alcool naturel issu de la fermentation, uniquement possible que par la concentration et l’évaporation pendant plusieurs années. Couleur ambrée voire cuivrée, nez excessivement complexe de noix, d’amande, de miel, de poivre, de muscade, d’orange confite, de fumé, etc…. En bouche les mêmes arômes réapparaissent avec une petite note d’amertume et une salinité très présente. Une longueur infinie pour ce vin très sec mais intense. Ce vin a quasiment fait l’unanimité, ce qui est très rare.
En deuxième place, en ex aequo, Tierra de Cadiz Sabalo 2021 de Barbadillo, un vin blanc sec à 100 % palomino aux arômes de fleurs jaunes, d’agrumes, de levure, de poire que l’on retrouve en bouche mâtiné d’une pointe de vanille et d’une belle salinité. Beaucoup de fraîcheur et une belle acidité. Ex aequo avec Montilla-Moriles Fino Electrico NM de Tora Albala, un fino à 100 % de pedro ximenez aux 14,5 % d’alcool obtenu naturellement par la fermentation. Arômes de noix, de pommes, de miel, floral avec une pointe de boisé. Bouche très sèche et très fraîche avec un beau gras.
En troisième place le Montilla-Moriles Dulas Blanco Fermentado en Barrica 2019 de Lagar de la Salud. Le haut de gamme du domaine Lagar de la Salud, 100 % pedro ximenez. Des notes florales, de pâtisserie, de levure et de miel. En bouche de l’ananas, des agrumes, de la mirabelle, de la poire et de la cerise. C’est gras et ample, avec une belle longueur.
Les blancs ont largement dominé les rouges même si ceux-ci suivent de très près. Tous les vins ont obtenu plus de 2 voix.
Cette belle dégustation s’est clôturée sur une assiette de charcuterie ( sobrassada et jambon serrano ) et fromage ( Manchego de 12 mois d’affinage ).
Jean-Luc Lossignol
Mardi 11 mars 2025 - Châteauneuf du Pape
En ce mois de mars, notre dégustation mensuelle nous a fait voyager vers les Côtes du Rhône Méridionales, et plus particulièrement vers l’appellation emblématique de cette région :
l’AOP Châteauneuf-du-Pape.
Le maître-mot de la soirée était diversité.
Appelation oblige, d'abord et avant tout la diversité dans les cépages proposés. Les 13 cépages autorisés étaient au programme de la soirée.
Diversité des couleurs, avec deux vins blancs et six vins rouges. Diversité des terroirs, allant des fameux galets roulés aux safres (sables)…Diversité des styles, entre vinifications modernes et approches plus classiques, entre vignerons en devenir et figures déjà établies.
À la lecture d’un article paru dans la Revue des Vins de France, annonçant :« Sensation à Châteauneuf-du-Pape : les superbes 2022 ont permis aux vignerons d’exprimer tout leur talent. Les 2022 sont tantôt aériens et digestes, tantôt denses et profonds, mais toujours armés pour la garde. »
Nous avons souhaité nous forger notre propre opinion. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus. Ces vins, encore jeunes au regard du potentiel de garde propre à l’appellation, ont su révéler toute leur richesse et leur promesse. 3 millésimes 2022 ont été présentés aux dégustateurs.
Malgré la diversité recherchée, nous avons constaté une belle homogénéité parmi les vins dégustés : des vins digestes, peu marqués par l’alcool ou un élevage trop prononcé.
Indépendamment du millésime ou du producteur, les cuvées ont su séduire et convaincre. Le choix du trio gagnant s’est donc révélé particulièrement ardu !
En 1ère position; la Cuvée Impériale 2022 de Raymond Usseglio. Finesse et élégance caractérisent cette superbe bouteille. Ex aequo, nous retrouvons une cuvée plus classique et d’un très beau millésime; la Reine des Bois 2009 du Domaine de la Mordorée.
En 3ème position, la superbe découverte de la soirée; la cuvée Les Fragments 2020 de Stéphane Usseglio. Le grand gagnant de la soirée au niveau du rapport ‘’prix/plaisir’. À noter: Stéphane Usseglio a également repris les rênes du domaine familial Raymond Usseglio dont question ci-dessus.
Autres mentions notables :
Le Domaine Moulin Tacussel – Tradition 2022 : également un excellent rapport « prix/plaisir ».
En blanc, c’est ce même Domaine Moulin de Tacussel qui a été élu meilleur vin blanc de la soirée avec sa Cuvée Tradition 2023.
Pour clôturer cette belle dégustation, un généreux carpaccio de bœuf Simmental est venu sublimer nos papilles.
Bernard Vryens
Mardi 4 février 2025 - Italie : cépages blancs autochtones
Il existe près de 700 cépages en Italie, dont la majorité sont autochtones. Cela signifie que ces variétés de vignes sont issues d’un terroir italien où elles se développent depuis des siècles. Ces cépages bénéficient de leur unicité grâce à leur croissance sur un sol donné et dans un climat spécifique. Par ailleurs, ils ne sont généralement pas ou peu cultivés en dehors de leur terroir.
La séance de ce soir portait uniquement sur les cépages blancs, dont nous avons dégusté 9 spécimens : arneis, friulano, vernaccia di San Gimignano, pecorino, turbiana, falanghina, verdeca, carricante et verdicchio.
Bien que, vu le sujet, la séance fut un peu sportive pour notre odorat et nos papilles (pas de fil conducteur à part la couleur), les membres ont pu apprécier l’extrême qualité des vins présentés, prouvant par-là l’immense savoir-faire de certains vignerons italiens dans un registre moins connu que les éternels Chianti, Barolo et Valpolicella !
Le grand vainqueur de la soirée est le :
Lugana Le Creete 2022 de Ottella (Vénétie, DOC Lugana, cépage turbiana ou trebbiano di Soave) : nez exotique et d’agrumes, épicé avec un petit côté lactique ; la bouche est dans la continuité avec une pointe herbacée et une finale sur la minéralité. Très belle qualité !
En deuxième position : le Askos Verdeca 2023 de la Masseria Li Veli (Pouilles, IGT Salento, cépage verdeca) avec un nez gourmand de citron mûr, fruit de la passion, pèche, poire, abricot et une pointe de bergamote. On retrouve ici aussi tous ces arômes en bouche qui finit sur une pointe d’amertume et une belle acidité.
Sur la troisième marche du podium, le Friulano 2022 de Livio Felluga (Frioul, DOC Friuli Colli Orientali, cépage friulano) : nez exotique avec une pointe de menthe et de fruits secs (amandes, noix) ; la bouche présente une belle matière (pèche, épices) et une magnifique structure.
A noter que les 3 vins suivants se tiennent dans un mouchoir de poche :
Verdicchio di Matelica Riserva Cambrugiano 2020 de Belisario (Marches)
Pecorino 8 e mezzo 2022 de Villa Medoro (Abruzzes)
Vernaccia di San Gimignano Santa Margherita de Panizzi (Toscane)
Pour accompagner ces jolis flacons, quelques splendides fromages provenant de Cabri-O-Lait (site mais pas de magasin) : un AOP Saint-Nectaire fermier, une Tomme du Larzac, un Pérail des Cabasses et un AOP Mothais sur feuilles.
Pascal Riche
Mardi 7 janvier 2025 - Pacherenc du Vic-Bihl et Côtes de Saint-Mont
Le sud-ouest de la France compte de très nombreuses appellations dont la diversité des cépages ne peut qu’enthousiasmer le dégustateur passionné et ravir l’ampélographe averti . A tel point qu’aujourd’hui encore plusieurs cépages des parcelles classées « Monuments Historiques « de Saint-Mont ne sont pas identifiés. D’autres regroupent des vignes plantées au XIXe siècle qui permettent d’obtenir des vins « préphylloxériques « à 100% Tannat.
Nous avons pu apprécier ce soir quatre vins blancs secs de l’appellation Pacherenc du Vic-Bihl et quatre vins rouges de l’appellation Côtes de Saint-Mont. Quatre blancs aux styles différents, deux rouges de garde de Saint-Mont et deux vins préphylloxériques, l’un de Saint-Mont et l’autre de Madiran, petit hiatus pour ce dernier par rapport au thème mais il était très tentant de les confronter à cette occasion.
C’est d’ailleurs celui-ci qui empoche la médaille d’or de la soirée. Le Madiran Vignes Préphylloxériques 2011 du domaine Labranche-Laffont nous a enthousiasmé. Robe encore rubis malgré son âge, aux arômes de fruits noirs, d’épice, de vanille, de sous-bois et de champignons et une bouche d’une grande complexité, aux tanins fondus, grasse et ample où l’on retrouve les épices, les fruits noirs, la cerise et les champignons pour se terminer par une longueur époustouflante en queue de paon. Ce tannat Franc de pied nous donne aujourd’hui une idée précise de la puissance et de la capacité de vieillissement du tannat préphylloxérique. Quel bonheur !
En deuxième place nous retrouvons son petit frère contemporain dont les vignes ont été plantées il y a une quinzaine d’années : le Monastère de Saint-Mont 2009 des caves de Plaimont. Ici encore une robe rubis virant sur le grenat aux arômes de fruits noirs compotés, de cerise, d’épices, de pruneaux et de sous-bois, légèrement fumés. La bouche, tout en rondeur et aux tanins fondus, procure un immense plaisir en rappelant totalement le nez et sans fausse note. D’un bel équilibre et très long.
En troisième place pour clôturer le podium, le vin blanc Stratéus 2021 qui rappelle aux dégustateurs qu’il n’y a pas lieu de se tourner systématiquement vers les grandes appellations de blancs pour découvrir un grand vin aux arômes complexes de fruits exotiques, de fruits jaunes comme la pêche, d’agrumes et de miel avec une touche de fraîcheur, de minéralité ( silex ) et d’acidité bienvenue nous permettant de rêver à un avenir prometteur et probablement encore long. Voilà un vin blanc qui mérite bien sa place dans le trio de tête.
Une fois de plus tous les vins dégustés ont obtenu des points.
Un fromage de brebis pyrénéen, l’Ossau Iraty, accompagné d’une confiture de cerise nous a procuré une pause agréable après la dégustation des blancs. La soirée s’est terminée par une assiette de pâté de canard au foie gras, de migrelines de canard et de magret fumé pour accompagner les dernières gouttes qui se trouvaient encore dans les verres.
Jean-Luc Lossignol
Mardi 17 décembre 2024 - Alsace -Riesling Grands Crus (Bas-Rhin et HAut-Rhin) :
Les Grands Crus d’Alsace sont des vins intimement liés à des micro-terroirs d’exception. Il fallait, pour protéger la typicité de ces sites et valoriser l’authenticité de ces vins, poser un cadre réglementaire clairement défini. De 1975 à 2007, 51 lieux dits ont ainsi progressivement été classés en Grands Crus, la superficie de ces parcelles variant de 3 à 80 hectares.
Quatre cépages sont admis dans les appellations Grand Cru : le riesling, le muscat, le pinot gris et le gewurztraminer. Par dérogation à cette règle, le sylvaner est autorisé pour le lieu-dit Zotzenberg. Si les Grands Crus conservent parfois certains des caractères propres à leur cépage, ils sont d’abord marqués par l’influence de leur terroir. Celle-ci s’exprime de manières très variées, avec d’infinies modulations : intensité particulière d’arômes où dominent souvent des notes minérales, salinités délicates, acidités tout en vibrations subtiles, énergie rayonnante à travers volume ou puissance, texture remarquable en bouche… Certains terroirs transcendent à tel point l’identité des cépages qu’ils dominent les autres contingences, déterminant la personnalité et la physionomie des vins.
La séance de ce soir s’est limitée au cépage roi : le riesling.
Cépage rhénan, à la maturité tardive, le riesling s'est bien acclimaté à l'Alsace – dont il couvre 21 % des superficies viticoles – comme à l'Allemagne ou à l'Autriche. C'est en effet dans ces régions septentrionales qu'il s'acclimate le mieux, notamment sur des sols acides, de nature granitique, graveleuse ou gréseuse et même marneuse. Plein de finesse aromatique et d'élégance lorsqu'il est jeune, il offre aussi d'excellentes aptitudes à la garde.
Vinifié seul, son expression variétale est clairement identifiable : au nez, des notes fruitées qui rappellent la pêche de vigne et les agrumes (pamplemousse rose et citron, particulièrement sur les terroirs calcaires), florales aussi (tilleul ou verveine). Puis, la minéralité se manifeste à travers des notes d'hydrocarbures, d'autant plus présentes sur les vieux rieslings et les rieslings issus de sols calcaires ou schisteux.
C’est ce que nous avons pu vérifier ce soir avec une belle palette de Grands Crus : 4 vins du Bas-Rhin et 4 autres du Haut-Rhin. Notre tiercé de tête s’établit comme suit :
1. le Grand Cru Kitterlé 2019 de Dirler-Cadé : reflets or doré, arômes de pomme, amande, genet, safran, pointe de banane et d’hydrocarbure… qui se retrouvent en bouche (vin sec) sur une structure fine, une matière enveloppée et une finale sur la fraîcheur.
2. le Grand Cru Moenchberg 2020 du Domaine Rémy Gresser : robe paille claire, nez expressif de citron et pamplemousse, ananas, fleurs blanches, pointe de pétrole… c’est un vin sec également avec une texture assez grasse et une très belle finesse. Un riesling typique !
3. le Grand Cru Altenberg de Begheim 2020 du Domaine Loew : reflets blanc, arômes surprenants d’amande, de camomille et d’eucalyptus, pointe d’ananas et de pétrole… comme le précédent, c’est un vin sec dans la même veine (texture assez grasse et une très belle finesse) avec une pointe de salinité en finale qui le rend très agréable.
A noter encore ex-aequo le Brand 2019 de Josmeyer magnifique de typicité et le Furstentum 2018 de Bott-Geyl sur une finale légèrement plus ronde (6 gr SR/l).
Le Kirchberg de Barr 2021 de Vincent Stoeffler a ouvert la dégustation. C’est un vin nature (et non filtré) qui nous a ouvert les papilles avec sa remarquable verticalité.
Les fonds de verre ont été accompagnés d’une terrine de légumes et une autre de poissons (saumon et cabillaud) agrémentés d’une sauce citronnée à la ciboulette. Merci à Christel et Paola !
Didier Beauthier et Pascal Riche
Mardi 19 novembre 2024 - L'Allemagne en mono-cépages :
Ce soir nous avons parcouru les différentes régions de production d’Allemagne en dégustant huit vins blancs. Le seul critère retenu pour respecter le thème de la soirée : un seul cépage par vin dégusté. Par conséquent pas de vins d’assemblage et huit cépages différents sous la loupe.
Les appellations concernées ont été : Franken, Rheinhessen, Pfalz, Baden et Rheingau ; en appréciant les cépages Pinot Noir, Silvaner, Chardonnay, Sauvignon, Pinot Blanc, Riesling, Pinot Gris et Scheurebe.
Que de diversité et une première évidence, toute comparaison avec les mêmes cépages de l’autre côté de la frontière, en France, est à proscrire. Il y a bien une spécificité et une typicité allemande dont une caractéristique saute aux yeux, le degré d’alcool notoirement moins élevé se remarque à la dégustation.
Trois vins se sont démarqués.
Le vainqueur de la soirée qui devançait largement ses poursuivants est le Riesling Rheingau 2022 d’Eva Fricke . Grande fraîcheur, belle minéralité, sec, une légère pointe de pierre à fusil, de citron, d’ananas et surtout une belle acidité augurant une potentialité de conservation élevée. Ce vin a été plébiscité par l’ensemble des dégustateurs actant ainsi les progrès immenses de cette vigneronne au cours des dernières années. A l’évidence une future « grande « d’Allemagne et plus particulièrement du Riesling.
En deuxième place le Pinot Gris Steinhalde*** 2021 de Knab. Belle matière, grande finesse, une fraîcheur étonnante, cire, miel, sur les fruits, du gras en bouche mais le bois est imperceptible. Cette parcelle se situe à 400 mètres d’altitude sur les flancs du volcan éteint Kaiserstuhl, les ceps étant directement ancrés dans la roche volcanique.
En troisième place le Sauvignon II 2022 de von Winning. Belle expression du Sauvignon avec un côté fumé voire salin sur le poivron vert, le citron, les agrumes et une magnifique fraîcheur. Vin biologique à haute densité de plantation, fermentation spontanée et élevage sur lies jusqu’à la mise en bouteille.
Se suivent ex-aequo : le Pinot Blanc Endinger Engelsberg 2022 de Knab et le Scheurebe 2022 de Steinbock , ce dernier ayant agréablement surpris les dégustateurs par sa minéralité aux notes de rose, d’épices et de fruits exotiques.
Les huit vins dégustés ont reçu des voix soulignant ainsi la qualité du travail des vignerons allemands sélectionnés.
La soirée s’est clôturée avec une assiette de fromages de chèvre, belges pour la plupart.
Jean-Luc Lossignol.
Mardi 15 octobre 2024 - AOP Graves de Vayres :
Une belle découverte au cœur du vignoble bordelais
À seulement 15 km de Pomerol et 20 km de Saint-Émilion se trouve une appellation méconnue, mais qui vaut le détour : Graves de Vayres. Nichée le long de la rive droite de la Dordogne, elle offre des vins de grande qualité à des prix abordables, prouvant qu'il est encore possible de découvrir, dans cette région, des trésors à des tarifs accessibles.
Cette appellation produit principalement des vins rouges (80 %), dominés par le merlot, tandis que les cuvées de vins blancs mettent en avant le sémillon, un des cépages emblématiques de la région.
Lors de notre dégustation, 9 vins ont été présentés : 3 blancs, 5 rouges et 1 moelleux. Preuve de la diversité et de la qualité des vins proposés, 8 des 9 cuvées ont obtenu des suffrages des participants, témoignant d'un bel engouement.
Le Château du Petit Puch 2018 a su séduire le plus grand nombre avec des commentaires élogieux tels que « grand vin », « superbe équilibre » ou encore « belles notes d'évolution ». À ses côtés, sur le podium, nous retrouvons la Grande Cuvée 2018 du Château Cantelaudette, qui a impressionné par sa matière noble et sa puissance maîtrisée, ainsi que la très équilibrée cuvée L’Art des Artigaux 2018 du Château du même nom. Suit encore, le Grand Vin 2018 du Château Lesparre, 4 vins rouges d’un même millésime (2018) aux premières places.
Pour les vins blancs, citons le Château Bel-Air (Marguerite Eiffel) et le Château Pichon-Bellevue (Prestige Blanc).
Les accords mets-vins n'étaient pas en reste, avec des fromages de chèvre et de brebis issus de la ferme de l'Altitude 150 à Chaumont-Gistoux, accompagnant très bien les vins blancs. Quant aux rouges, ils étaient sublimés par une assiette de charcuteries de saison provenant du Musée du Cochon à Bastogne.
Pour conclure cette belle soirée découverte, nous ne pouvons que vous inviter à explorer les trésors encore cachés dans l'immense vignoble français. Quittez les sentiers battus, les appellations trop courues et partez à la découverte de ces petites pépites abordables qui ne demandent qu'à être savourées.
… Soyez curieux !!!
Bernard Vryens
Mardi 24 septembre 2024 - Cavas " Brut Nature " :
Le Cava se différencie de n'importe quelle autre dénomination d'origine conventionnelle sur un point essentiel : il ne fait pas référence à une région particulière ! C'est-à-dire que, bien que 98% de la production totale de Cava provient de Catalogne et s'étend à des communes de la province de Barcelone, de Tarragone, de Lleida et de Girone, il existe aussi des zones de production dans des communes de La Rioja, de Zaragosse, de Ávala, de Navarre, celles de Requena (Valence) et Almendralejo (Badajoz), qui ont aussi le droit d'utiliser cette appellation originale à condition de respecter toutes les réglementations exigées.
Pour notre dégustation, nous nous sommes cependant limité à la zone géographique principale du Penedés, autour du village de Sant Sadurní d’Anoia qui a vu naître le Cava en 1872 grâce à Josep Raventós (Codorníu), et au type « Brut Nature ».
A noter également une particularité : l’appellation « Corpinnat » (au sein du Penedés, au sud de Barcelone) avec son cahier des charges spécifique dont le but est d’élaborer de grands vins effervescents à partir de raisins 100% biologiques récoltés à la main et vinifiés obligatoirement dans les locaux de la cave.
C’est la première fois, en 45 d’ans d’existence du Cercle, qu’outre le 1er vin plébiscité par nos membres, que nous avons 3 ex-aequo avec les 6 vins suivants ! Preuve s’il en est de la qualité globale des vins dégustés.
Le vainqueur de la soirée :
- Roger Goulart Brut Nature Reserva 2020. Nez de fruits blancs (pêche…), secs (amande…) et son côté toasté (24 mois) ; bouche pleine et très raffinée, finale sur un superbe équilibre.
2ème et 3ème ex-aequo :
- Rimarts Brut Nature Reserva 2021 : nez éclatant (agrumes, fruits à noyaux….), bouche sur le pamplemousse, la poire et finale rafraichissante sur les agrumes. Quelle élégance !
- Corpinnat Gramona III Lustros Reserva Brut Nature 2015 (élevage 80 mois) : nez subtil (pomme, pêche, framboise, mirabelle…) et bouche évoluée sur une pointe de noix. Un vin de repas !
Viennent ensuite (avec moins de votes) les 4ème et 5ème ex-aequo :
- Maria Rigol Ordi Reserva Brut Nature 2018 : pomme, poire, rose, aubépine se retrouvent en bouche pour une finale d’une élégance folle. Petite pointe d’évolution.
- Juvé y Camps Reserva de la Familia Brut Nature 2018 (élevage 36 mois) : nez surprenant d’abricot, bergamote sur une pointe de garigue… La bouche étonne tout autant avec de la cardamone, des épices et une pointe d’amertume plus marquée en finale.
Enfin les 6ème et 7ème ex-aequo :
- Aria Brut Nature : le fruité des agrumes au nez cède la place à une bouche sur une belle acidité et une finale sur une amertume positive. Parfait à l’apéro !
- Bohigas Brut Nature Reserva : nez complexe sur la pomme, la poire, le fenouil, le petit côté brioché. La bouche vive sur le citron finit cependant sur un bel équilibre.
Les membres ont bien entendu soulevé l’aspect qualitatif de ces Cavas qui n’ont plus rien à envier à leurs collègues champenois (bien plus chers…).
La soirée s’est clôturée sur une succulente assiette espagnole (albondigas en salsa rojo, tortilla, serano, jambon des Pyrénées et manchego) préparée par Christel.
Didier Beauthier et Pascal Riche